« On a envie de voir la suite » : Pari réussi pour Brigade anonyme

Tournée partiellement à Boulazac-Isle-Manoire, la série Brigade anonyme, portée par Éric Cantona, a eu droit à deux avant-premières au Studio 53 hier. DL a vu les deux premiers épisodes pour vous.

 

Éric Cantona incarne le rôle de Casta, un père de famille qui tente de retrouver sa fille de 17 ans disparue. Photo Marie Etchegoyen Bonne Pioche Story -M6

 

Casta (Éric Cantona), un père de famille au passé trouble, décide de remuer ciel et terre pour retrouver sa fille de 17 ans qui a disparu. Face à la lenteur de la police, il décide d’agir de son côté, accompagné de sa Brigade anonyme, parfois au détriment des lois. À la suite de sa réussite, d’autres parents d’enfants volatilisés le contactent afin d’obtenir de l’aide. Voilà le scénario de Brigade Anonyme, série en quatre épisodes prochainement diffusés sur M6 et qui a vu ses deux premiers épisodes, tournés en partie à Boulazac-Isle-Manoire, être diffusés en avant-première au Studio 53 vendredi 12 janvier. En choisissant Éric Cantona pour incarner le rôle de ce père de famille désespéré, et toujours sur le fil, le réalisateur, Julien Séri, cherchait à faire de son personnage « un animal », ainsi « qu’une boule d’énergie et d’émotion ». Une belle réussite pour Pascale, 70 ans, résidente de Trélissac et fidèle spectatrice du Studio 53. « On voit les deux palettes de son jeu d’acteur avec l’émotion du père lorsque son foyer est réuni, et la violence dont il est capable pour retrouver sa fille. »

 

Une série dans l’air du temps

Pleinement investi, et déjà partant pour une saison deux, Éric Cantona s’est rasé le crâne pour entrer dans son personnage. Attachant, comme le reste du casting, et drôle, parfois malgré lui et souvent grâce à ses répliques cinglantes, Éric Cantona monte en puissance entre le premier et le deuxième épisode, laissant présager que le meilleur reste à venir.

 

« Toutes les générations se retrouvent sur ces thématiques des nouveaux dangers qui peuvent toucher les jeunes.

Pour retrouver sa fille, le personnage de Casta s’appuie sur un univers qu’il ne maîtrise pas : les réseaux sociaux. Sur Facebook, il crée un groupe d’entraide et de collaboration entre anonyme, montrant ainsi un versant positif de ce type de plateforme. Pour autant, chaque épisode de la série se portant sur des disparitions inquiétantes de mineurs, les faces obscures des réseaux sociaux ne sont pas voilées, en montrant, par exemple, la sexualisation des ados sur le Net. « C’est dans l’air du temps, souligne Nadège, Bassillacoise de 54 ans. Toutes les générations se retrouvent sur ces thématiques des nouveaux dangers qui peuvent toucher les jeunes. »

 

Face au succès de l’avant-première, Ciné Passion a décidé de rajouter une projection supplémentaire des deux premiers épisodes. Photo Jean-Baptiste Marty

 

 

Vers une diffusion fin février ?

Brigade anonyme questionne aussi le spectateur sur son rapport à la police et aux instances garantissant la sécurité de chacun. Avec un héros employant des méthodes répréhensibles par la loi, mais efficaces, et une police dont les limites sont parfois tournées en dérision (une patrouille qui n’entre pas sur les lieux du kidnapping faute de mandats, ou un officier qui demande au père de famille venant signaler une disparition inquiétante de simplement attendre le lendemain matin), la série sort du carcan étriqué qui gangrène de multiples séries policières du PAF.

Une fraîcheur qui permet au programme de se distinguer, avec dynamisme, de la concurrence. Après avoir été largement applaudie, l’équipe présente sur place a dû répondre à une question qui était sur le bord de toutes les lèvres : « Quand verra-t-on la suite ? » La productrice de Bonne Pioche Story, Victoire Aboville, répond mi-juin quand le directeur de production et le réalisateur espèrent voir leur bébé sur les petits écrans avant fin février. Pour (re) découvrir les deux premiers épisodes et la fin de la première saison, il faudra donc s’armer de patience. Les épisodes trois et quatre étant tournés à l’extérieur du département, aucune projection sur grand écran de la suite de la série n’est pour l’instant prévue. « Voir la série au cinéma est quelque chose de très singulier », savoure Olivier, 50 ans, quelques minutes après la fin de la projection. Un bon moment qui a, pour Pascale, comme seul défaut qu’il se prolongera sur son téléviseur. « Cela va être frustrant… mais j’ai hâte que la série se poursuive. »

 

Mathis Planès

m.planes@dordogne.com

 

En coulisses

Pour Brigade anonyme, la production a créé son « village »

« On ne trouve pas cet accueil partout. Loin de là ! » Au soir du vendredi 12 janvier, en marge de l’avant-première des deux premiers épisodes de la série Brigade anonyme au Studio 53, le réalisateur de la série, Julien Séri, est revenu sur l’ambiance qui a entouré les scènes tournées rue de la cité Bel-Air à Boulazac. Mais plus qu’une ambiance de travail exceptionnelle, le réalisateur a trouvé dans cette maison pavillonnaire une âme. « Dans le sous-sol de cette habitation, qui sert de QG à la brigade d’enquête anonyme, il y a une cheminée symbole du feu dans le foyer. » Un des éléments centraux de la série. Pour rappel, la série est principalement tournée à Angoulême, mais les équipes de productions sont venues spécialement en Périgord à deux reprises, en janvier et septembre 2023, pour retrouver le décor servant de maison au personnage de Casta, incarné à l’écran par Éric Cantona.

 

Un retour pour la saison 2 ?

 Avec le soutien des riverains, l’équipe de production a fait du quartier son « studio de cinéma », bénéficiant même de l’aide de certains voisins, comme le témoigne le directeur de production Pascal Lamargot. « Je me souviens qu’un jour, la costumière avait eu un souci avec une des tenues. Elle est simplement partie toquer à une porte pour qu’on l’aide à nettoyer le vêtement en question. C’était notre petit village. » Un soutien rare dans le métier selon le réalisateur. « Les gens étaient contents, tous les jours il y avait des fans devant la rue. Parfois les mêmes et souvent de nouveaux visages ! C’était un environnement très amical. » En cas de saison deux, la Brigade anonyme reprendra donc la route de Boulazac ? « C’est sûr qu’on revient pour la suite », s’exclame Julien Séri dans un rire à gorge déployé. Pour revoir le King et l’équipe de la série en Périgord, il faudra attendre la sentence de l’audimat lors de la diffusion, prochaine et non datée, de la série en prime time sur M6. « Il faudra que les Boulazacois soient au rendez-vous », conclut Pascal Lamorgot entre les deux projections.

Mathis Planès

 

Julien Seri, le réalisateur, et Pascal Lamargot, le Directeur de production, ont été agréablement surpris par l’accueil réservé par le quartier. Photo Mathis Planès

 

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