Les couteaux d’inspiration japonaise de Jacques Brinon

 

Jacques Brinon s’est mis à confectionner  des copies de bracelets romains en cuivre, réputés pour leurs pouvoirs guérisseurs

 

Ces petits couteaux d’inspiration japonaise « très simples et très sobres » sont la marque de fabrique du coutelier.

 

 

Jacques Brinon est sayashi : il fabrique et restaure des pièces de sabre.

 

 

Les couteaux d’inspiration japonaise de Jaques Brinon

Dans son atelier situé 22 rue des Bains, à Boulazac, le coutelier Jacques Brinon conçoit des couteaux d’inspiration japonaise. Des pièces rares et uniques dont lui seul a le secret.

Il est un homme à plusieurs vies, comme il aime à le dire. Mais Jacques Brinon est avant tout un passionné. De l’univers des couteaux d’abord, dans lequel il est tombé quand il était enfant. « Je suis tombé amoureux des couteaux, j’avais 7 ans », confie cet habitant du Périgord depuis 45 ans, au coeur de son atelier. Un atelier qui affiche haut et fort son univers : une ambiance japonaise. Avec l’acteur japonais Toshiro Mifune affiché sur les murs, on ne peut pas se méprendre, le ton est donné.

« Celui qui fabrique les pièces de sabre »

« Un jour, mon père m’a amené dans une salle des ventes à Thiers. J’ai découvert ces objets, ça m’a parlé, et depuis ils ne m’ont plus jamais quitté », confie le coutelier qui a toujours « eu des couteaux et des lames ». Un autre jour, il achètera un sabre japonais qui marquera son entrée « dans un monde d’exception ». Un monde des matières. Un monde de tous les possibles. Depuis ce jour, il passera près de 30 ans à restaurer et créer des pièces de sabre japonais, selon les « vraies » techniques japonaises, et deviendra ainsi un sayashi : « celui qui fabrique les pièces de sabre ». Autodidacte sans limite, Jacques Brinon verra vite son travail reconnu et on « viendra le chercher jusque chez lui », pour, par exemple, former des jeunes au Cambodge. Une passion qu’il conduira de paire avec d’autres métiers. C’est ainsi qu’il travaille aussi « dans la pub » pendant 30 ans, en tant que représentant national en coutellerie d’art.

 Dans son atelier installé à Boulazac, l’artisan coutelier fabrique des couteaux d’inspiration japonaise. On peut aussi le retrouver sur plusieurs salons. Photos Jean-Baptiste Marty

 « Un jour, j’ai accouché d’un Yakusaku, qui signifie Jacques fait part. »

Après avoir eu des ateliers « dans toutes les maisons que j’ai occupées », il a ouvert le sien à Boulazac, il y a deux ans. C’est là qu’aujourd’hui, il fabrique ses couteaux d’inspiration japonaise. «Un jour, à force d’être dans les objets japonais, j’ai accouché d’un Yakusaku, qui signifie Jacques fait part. »

Depuis, ce petit couteau qu’on porte à la ceinture et dont on peut se servir tous les jours pour manger, est devenu sa signature. « Un couteau très simple et très sobre qu’on appelle un pied monté », explique le passionné.

Il se distingue par son pommeau, « un pommeau en forme d’épée asiatique du IVe siècle avant Jésus Christ », qui arbore deux dauphins qui s’embrassent. Une figure ancestrale emblématique. C’est également la base d’un yari, la lance d’un soldat japonais à pied. Toujours avide d’aller chercher la matière la plus insolite, la plus résistante mais aussi la plus rare, Jacques Brinon fabrique par exemple, quelques un de ses manches de couteau, avec la fleur de Banksia. « Une plante très rare qu’on ne trouve que dans le sud-ouest de l’Australie. Découpée et mise dans de la résine, je m’en sers pour mes plaquettes de couteaux », confie le coutelier. C’est ainsi, aussi, qu’il accompagne l’élaboration de ses couteaux avec la fabrication de manche. En cuir, en bois, « en peau d’autruche, en peau de raie galuchat ». « Selon le modèle du couteau, il me faut entre deux à trois jours pour le réaliser. C’est un travail complexe à réaliser, mais cela tombe bien, je n’aime pas la facilité. »

Des bracelets qui soignent

Au milieu des couteaux, dans l’atelier de Jacques, on découvre aussi des bracelets : « des copies de bracelets romains en cuivre ». « J’aime soigner les gens, alors je me suis mis à en fabriquer », confie l’artisan qui les signe en japonais à l’intérieur : « Fait par Jacques ». Ces bracelets étaient réputés, et le sont encore, pour leurs vertus soignantes contre l’arthrite et l’arthrose. Il faut entre douze à quinze heures de travail à l’artisan pour les réaliser. Il confectionne également des bracelets en peau de raie : des bracelets uniques qu’il fait « pour diversifier son activité ».

Vous pouvez retrouver le travail de Jacques Brinon sur sa page Instagram : yaku. saku ou sa page Facebook : JB Creation

 

 

Jacques Brinon aime jouer avec la matière.

 

 

Juliette Laferrere j. laferrere@dordogne. com

 

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