On a vendangé au cœur de la Cité Bel Air

Rue Branly, les grappes ont été récoltées par la famille Philot, qui produit un vin très local. Il sera goûté en novembre par l’association du quartier
Une réunion en famille et entre voisins fidèles.
En plein milieu du quartier pavillonnaire qui entoure Barnabé, à deux pas du stade de la Cité Bel Air, à Boulazac, une dizaine de rangs de vigne viennent d’être vendangés. Ils appartiennent à la famille Philot, installée ici depuis 1926 et pour qui c’est l’occasion de se réunir tous les ans. Samedi 10 septembre, Jean-Paul, qui habite sur place, avait battu le rappel auprès de ses proches et de quelques voisins fidèles. Le jeune Samuel, venu de Bordeaux, indiquait les consignes en riant : « Pas de feuilles, pas de raisins verts et pas de grains pourris ! ». Les pieds, dont certains ont plusieurs décennies au compteur, sont un joyeux mélange de cépages les plus variés : « Il y a du merlot, du cabernet-sauvi-gnon, quelques hybrides et même un noah qui ne donne presque plus rien », résume Jean-Paul Philot. Il y a également quelques pieds de raisin de table, gardé pour les desserts.
Ces vendanges festives étaient suivies d’une vinification des plus sommaires. Les grappes ont été écrasées dans un très vieux fouloir à manivelle que chaque participant venait tourner à tour de rôle.
« Aucun additif ».
Les raisins et le jus ont ensuite été versés dans une grande cuve installée dans une grange voisine, pour y macérer entre quinze et dix-huit jours. « Cette année, les grappes sont très belles, pas malades et très sucrées. Le vin aura certainement beaucoup d’alcool, mais je ne mesure pas », souriait ce vigneron, totalement amateur. Le jus sera ensuite soutiré et versé dans une seconde cuve où la fermentation pourra se dérouler tranquillement sous un couvercle de paraffine : « Je n’y mets aucun additif et surtout pas de sulfites. C’est totalement naturel ».
La production, qui ne se conserve pas très bien, va de 120 à 200 litres selon les années. Le troisième jeudi de novembre, l’association des Amis de Barnabé, à laquelle adhère Jean-Paul Philot, se réunira pour goûter ce vin nouveau du Clos Bel Air. Le reste sera consommé par la famille et les voisins. « Il ne s’exporte pas encore », s’amuse le seul vigneron boulazacois.
Hervé Chassain
h.chassain@sudouest.f